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mercredi 19 février 2025

Formation professionnelle

Optimiser vos supports de formation

De l’importance d’avoir une charte graphique

On peut définir deux types de support pour une formation : le support de cours qui est le document qui regroupe les connaissances abordées durant le cours, et le support de présentation qui est le document sur lequel vous vous appuyez pour animer votre propos durant le cours lui-même. Dans les deux cas, la charte graphique vous permet d’homogénéiser vos documents.

L’homogénéité

Il est impératif que vos documents soiebt homogènes.

C’est la cohérence des contenus. Il faut que vos documents soient identifiables comme appartenant à la formation suivie, mais aussi, au sein d’un document, il est primordial que l’information et sa hiérarchisation soient toujours présentées de la même façon. Pour cela on applique une charte graphique.

La charte graphique

La charte graphique est un document de référence permettant de définir l’ensemble des règles graphique à respecter dans un document. Elle est souvent accompagnée de gabarits, templates et autres modèles de document permettant la création de fichiers homogènes. Et dans la charte graphique, l’utilisation d’une feuille de styles dans vos documents est une pratique primordiale.

De quoi se compose la charte graphique ?

Pour résumer, la charte graphique se base sur le logo et définit les couleurs utilisables, la typographie et les fontes qui sont utilisées, le traitement des images et éventuellement celui des autres médias (audios et vidéos), les icônes et illustrations utilisées à titre informationnel.

Elle permet de mettre en place des gabarits, qui, une fois posés, vous permettent de gagner du temps dans la création de vos documents et leur permet une parfaite homogénéité.

La charte graphique doit comporter les règles d’accessibilité et de bonne lisibilité. Pour cela, vous pouvez vous appuyer sur la méthode FALC. (Voir chapitre sur la lisibilité)

Typographie

Juste quelques rappels sur le sujet.

En web vous avez 6 niveaux de titre. Pour construire votre feuille de style, partez de la taille du paragraphe standard (ou corps de texte, ou Normal dans Word…) et augmentez la taille en commençant par le titre 6 (H6 en Web) et en remontant jusqu’au niveau 1 (H1 en Web).

Prévoyez au moins un type de paragraphe pour les citations et un pour les exergues (mises en avant du texte).

Pour une bonne lisibilité, faites un paragraphe standard à 14pt (18px en Web) et prévoyez un espace avant de 18pt (1.2em en Web), afin que chaque paragraphe soit distant de l’autre d’un espace plus grand que l’interlignage. Ce dernier doit être au moins égale à la taille de votre fonte, si possible un peu plus grand… mais pas trop.

À noter que la taille des fontes en Web se définit préférablement dans l’unité em qui est proportionnelle à la taille initiale (dans notre exemple 18px) et beaucoup plus pratique à gérer pour le responsive design.

Prenez des polices lisibles. Classiquement Arial ou Verdana, et plus moderne, Roboto ou Montserrat, ces deux dernières possédants de nombreuses variantes en graisses et italique correspondant.

Évitez d’avoir plus de 2 familles de police dans votre charte graphique, éventuellement une troisième si vous intégrer du code afin que celui-ci s’identifie facilement.

Ne souligner que les liens. Le soulignement n’est pas une bonne façon de mettre en avant quelque chose. Pour cela, utilisez le gras ou l’italique.

La hiérarchisation du contenu à l’aide de titraille est d’une importance primordiale, et son homogénéisation l’est tout autant. Par exemple : si dans une présentation, vous n’écrivez pas toujours les différents niveaux de titres de la même façon, votre public ne pourra repérer le niveau d’information dans lequel vous vous placez.
De plus, l’utilisation de feuille de style est ce qui permet la mise en place de sommaire ou tables des matières automatiques dans vos documents.

Couleurs

N’utilisez pas trop de couleur et pensez à ce que, si vous écrivez sur un fond de couleur, le niveau de gris de ce fond doit être d’au moins 70% de celui de la police.

Un site comme https://app.contrast-finder.org/?lang=fr vous permet de vérifier les contrastes de couleurs entre fonds et couleur de texte. Privilégiez le ratio 7 (Norme maximale d’accessibilité) et au minimum le ration 4.5. Taper Accesibilité des couleurs dans un moteur de recherche pour trouver d’autres interfaces.

En plus des deux ou trois couleurs que vous choisissez et qui peuvent se décliner en transparence, luminosité et saturation, vous pouvez définir certaines couleurs possédant une signification (par exemple rouge interdit ou échec, vert pour la réussite).

Icônes

Si vous vous servez d’icônes pour signifier des actions ou des types d’informations, soyez homogène dans leur utilisation et dans leur graphisme. Par exemple, n’utilisez pas d’icônes filaires et d’autres avec fond.

Images

Une image, qu’elle soit de type photographique ou dessinée doit avoir une fonction. Une image est là pour illustrer, pas pour décorer. Elle doit toujours s’accompagner d’une légende (ne serait-ce que sa référence en termes de droits d’auteur·trice) et d’un texte de substitution pour le Web, permettant une description par les navigateurs pour aveugles.

Intérêts pédagogiques

L’utilisation d’une charte graphique permettant d’homogénéiser vos documents et notamment l’utilisation d’une feuille de style pour la typographie permet :

  • Aux apprenant·es de bien identifier l’information et son importance.
  • De bien structurer les niveaux d’information et la structure de votre document.
  • De donner une cohérence visuelle à l’ensemble du parcours de formation.

La lisibilité

Vos documents doivent être lisibles.
La lisibilité d’un document tient tant à la façon dont vous le présentez (typographie), qu’à la façon dont vous exprimez votre propos.

J’insiste ici sur l’utilisation de la typographie. La typographie est la mise en forme de votre message, c’est son principal support. Son utilisation doit permettre une bonne lisibilité pour tous les âges, pour celles de devant et ceux du fond de salle... elle doit être accessible, aussi éviter les polices manuscrites, condensées, à chasse fixe...

La rédaction est l’expression de votre idée. Elle doit être structurée, concise (phrase courte), simple (éviter les mots compliqués et les tournures passives).

L’accessibilité

Méthode Falc
Méthode permettant une optimisation du message pour une meilleure compréhension.

Vous pouvez vous appuyer sur la méthode Falc (Facile à lire et à comprendre).
L’accessibilité c’est permettre à quiconque d’avoir accès aux informations de vos documents et de les comprendre.

Lorsque l’on écrit son support de cours, il arrive souvent que l’on considère comme acquises certaines notions que nous utilisons. C’est un mauvais réflexe ! Chaque notion doit être définie avec soin afin d’être certain·e que tout le monde pourra les comprendre et accéder à votre raisonnement.

Méfiez-vous aussi des tournures de phrases compliquées comme le mode passif. Par exemple : vous n’écrivez pas : « les réglages ont été faits par les techniciens », mais « les techniciens font les réglages ».

Illustration et utilisation d’images

Soyez illustratif et non pas descriptif.

Pour les supports de présentation, vos slides sont là pour accompagner votre propos, pas pour le tenir.

Plusieurs études montrent que l’émotion joue un rôle important dans l’a mémorisation des connaissances. L’image est un support de l’émotion et c’est en cela qu’elle permet de faciliter la mémorisation.

Parmi les bons usages de l’image, on peut retenir ceux-ci :

  • Essayer d’allier l’image à votre discours afin d’apporter un support visuel à la mémorisation.
  • Si vous alliez une phrase ou des mots à votre image, et si celle-ci le permet, exploitez votre image en pleine page et écrivez dessus.
  • L’illustration peut aussi n’être que typographique : une phrase clé, une citation, quelques mots…
  • Enfin, voyez si les diagrammes de données sont absolument nécessaires et s’ils ne peuvent pas être remplacés par une illustration et un slogan.

Par exemple, pour illustrer ce dernier point, vous avez un diagramme montrant la fréquentation de TikTok par tranches d’âge de 10 ans. Il s’avère que 70 % des utilisateur·trices ont moins de 25 ans. Au lieu d’afficher le diagramme entier, afficher une image de jeune(s) avec leur smartphone et ajouter dessus la phrase « Près de 3/4 des Tik-Tokeur ont moins de 25 ans ». C’est l’information principale.

N’ajouter d’images ou d’illustrations que si celles-ci ont un réel intérêt. Par exemple, si vous expliquez un organigramme, plutôt que des listes imbriquées, un schéma de ce dernier est souvent plus lisible et plus porteur.

Idem pour certains propos techniques qui peuvent être illustrés pour donner une représentation de votre discours.

Contrastes des images

Veillez à vérifier le contraste de vos images, surtout en termes de luminosité. La couleur présente trois contrastes : saturation, luminosité et teinte. Un contraste de teinte seul risque de nuire à la bonne perception des personnes atteintes de daltonisme, il est donc important de veiller à ce que les contrastes de vos images ne soient pas construits que sur cette valeur.

Texte alternatif

En Web, toutes vos images doivent avoir un texte alternatif permettant au navigateur pour aveugles de lire une description de l’image, de même qu’un lien doit avoir un titre permettant aux mêmes navigateurs de lire une description de la page ciblée par le lien.

Idem pour les vidéos et les audios. Vos vidéos doivent comporter des sous-titres pour les sourd·es et les mals entendants, une alternative textuelle pour les mal voyants, ce qui est aussi le cas pour les fichiers audios qui doivent aussi avoir une alternative textuelle.

Animation des supports de présentation

Attention à l’animation de vos supports de formation, elles sont souvent contreproductives. Certains publics, comme les personnes atteintes d’épilepsie, ou les personnes rencontrant des difficultés visuelles peuvent être perturbées par l’animation des textes et des images. De plus, le mouvement attire l’attention et risque d’entrainer une inattention à ce qui est dit.

De la même façon que l’image, l’animation doit être utilisée avec un but et aucunement dans une optique esthétique.

Intérêt pédagogique

Pour résumer, l’image doit permettre de ne pas distraire l’attention de votre public de votre propos tout en l’appuyant, en en donnant une représentation simple et accessible de celui-ci et doit permettre de jouer sur un appui visuel pour la mémorisation en faisant appel (éventuellement) à l’émotion.

Droits d’auteur·trices

Respecter le droit de la propriété intellectuelle. Vos documents doivent comporter les sources de vos images si vous ne les avez pas créées.

Pour vous retrouver dans les licences créatives Common, n’hésitez pas à vous référer à la page https://coop-ist.cirad.fr/etre-auteur/utiliser-les-licences-creative-commons/4-les-6-licences-cc, et pour les références légales vous pouvez vous référer à la page officielle https://www.economie.gouv.fr/apie/propriete-intellectuelle-publications/contenus-sous-licences-libres.

Enfin, pour le droit à l’image, vous trouverez une procédure d’utilisation ici : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/apie/propriete_intellectuelle/publications/utiliser_contenu_etapes_essentielles.pdf

La sobriété

Limiter le plus possible les effets d’animation afin de ne pas déconcentrer votre auditoire et limiter la quantité d’informations pour ne pas perdre votre public.

Et ne les systématisez pas entre les slides. Réservez-les à certaines transitions entre idées très proches ou idées induites.

« Il semblerait que les mouvements (et surtout brusques), les effets de surprises, certaines formes… soient des potentiels déclencheurs de crise d’épilepsie (https://www.aboutkidshealth.ca/fr/santeaz/neurology/epilepsie-reflexe/?language=fr). »

Certains petits mouvements peuvent être utilisés pour attirer l’attention sur un élément d’interactivité, mais si vos icônes et votre charte graphique sont bien conçues, ce n’est pas nécessaire.

Ne surchargez pas vos slides d’information. Un slide pour une idée, éventuellement pour une comparaison d’idées. Et attention, une idée comporte souvent plusieurs informations, méfiez-vous des listes exhaustives !

Par exemple : si vous n’apportez pas d’animation à vos slides, vous savez que non seulement l’information contenue dans le slide apparait dès que vous la sollicitez, mais de plus, si vous naviguez entre slides, vous n’avez pas à attendre que les animations s’exécutent pour visualiser le contenu.

La sobriété est aussi celle de votre discours. Méfiez-vous des effets de manches, ne cherchez pas à vous mettre en valeur par un discours pompeux, la plupart du temps, c’est contre-productif. C’est d’ailleurs aussi un effet de contraste. Si vous êtes sobres, les rares moments où vous le serez moins mettront en valeur votre propos.

Intérêt pédagogique

Permettre d’éviter les pertes d’attention dues à des animations de votre support, à une surcharge d’information, à des phrases longues et verbeuses, bref, la sobriété renforce l’attention de votre public sur votre propos.

Le respect et l’humilité

Soyez attentif à respecter la propriété intellectuelle.

Vos supports de cours vous engagent et engagent le centre de formation, aussi, il est impératif de respecter les règles de droits de la propriété intellectuelle.

Mais il est aussi important de donner à vos apprenant·es des ressources externes qui permettent à votre intervention de s’appuyer dans l’environnement socioprofessionnel de votre intervention.

La connaissance est rarement innée, n’hésitez pas à avoir l’humilité de citer vos sources.
Par exemple : vous utilisez une image de schéma pour illustrer votre propos. En vérifiant le droit d’utilisation et en donnant la source, vous permettez à l’apprenant·e un geste professionnel et vous lui permettez d’aller chercher des informations auprès d’une source externe à la formation.

Intérêt pédagogique

Les sources externes d’informations permettent aux apprenant·es de s’autoformer, d’aller plus loin dans leur apprentissage et de s’approprier le sujet.
En vérifiant les droits d’utilisation et en citant les ressources utilisées dans un support de formation, on se place dans le cadre légal du droit d’auteur.

Conclusion

Les supports de cours et de présentation font partie de la préparation de votre cours. Les travailler vous permet aussi de revisiter votre intervention.

Différenciez bien votre support de cours de votre support de présentation. Un support de présentation ne suffit pas pour permettre à vos apprenant·es de réviser votre cours puisqu’il sert à appuyer votre propos, pas à le supporter. Il est là pour illustrer et faciliter la mémorisation de votre discours, mais n’est pas votre discours.

Soyez sobre, homogène et accessible : la lisibilité doit être votre première préoccupation.

Support de cours

Le support de cours est le document que vous donnez après votre session et qui permet de retrouver tout ou partie des informations dispensées durant la formation. Il permet aux apprenant·es de se remémorer vos propos. Le donner avant est souvent contreproductif, les apprenant·es pouvant penser qu’il n’est plus utile de vous écouter.

Il doit aussi être clair, sobre, lisible, homogène et correctement illustré.

Il doit aussi comporter des références externes (biblio et/ou webographie) permettant à l’apprenant·e de s’approprier le sujet aussi par lui-même.

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